La journée de grève de ce jeudi 19 janvier fut une véritable démonstration de force. Avec près de 2 millions de manifestant-es, dont 140 000 à Marseille, ayant bravé un froid polaire, la mobilisation a atteint un niveau historique qui n’avait plus été franchi depuis 30 ans. De nombreux secteurs du monde professionnel ont massivement été impactés et avec près de 70 % de grévistes, l’éducation est une nouvelle fois à la pointe de la mobilisation.
Un mouvement puissant
Ce raz-de-marée n’a finalement rien de surprenant. Il est la preuve d’une profonde colère au sein de la population et de la légitimité du combat que nous menons contre une réforme aussi injuste qu’inutile. Le gouvernement a beau répéter à l’envie que cette réforme est nécessaire, il n’en est rien. Il ne s’agit ni plus ni moins que d’un mensonge qui masque mal une nouvelle tentative de confisquer les richesses produites au profit des intérêts privés. Rappelons-le, si la population rejette massivement cette réforme c’est aussi parce qu’elle s’articule avec une brutale politique d’austérité publique. Une politique à l’origine de la dégradation constante de nos conditions de travail et du refus d’augmenter les salaires. Les problèmes structurels que nous connaissons dans l’Education nationale en sont un exemple criant parmi d’autres. Un travail toujours plus difficile, pour toujours moins, toujours plus longtemps : c’est en fait la seule promesse de ce gouvernement.
Après le succès de cette première journée de grève, chacun et chacune l’a déjà en tête, la mobilisation doit s’ancrer et s’amplifier. En tant que personnels de l'Éducation, nous devons non seulement prendre la mesure de notre responsabilité dans la réussite de ce mouvement social, mais aussi prendre conscience de la force collective qui est la nôtre. Nous pouvons gagner cette bataille.
Au delà du 31 janvier, donnons-nous les moyens de gagner par la reconduction
Tout l’indique, c’est un puissant mouvement social qui a débuté. Un mouvement social à même de gagner et de faire reculer ce gouvernement. Dans de très nombreux secteurs, les salarié-es sont en train de construire la suite et dans les branches les plus stratégiques, c’est déjà clairement la question de la reconduction de la grève qui est posée.
Pour SUD éducation 13, la reconduction de la grève est une étape indispensable pour paralyser ce gouvernement, obtenir le retrait du projet de réforme et au-delà imposer la nécessité d’une augmentation généralisée des salaires. Le monde de l'Éducation ne peut pas en faire l’économie et ne peut pas se contenter d’une grève par délégation.
L’intersyndicale nationale, qui s’est réunie ce jeudi 19 janvier a fixé une nouvelle perspective avec une nouvelle grande journée de grève interprofessionnelle, le mardi 31 janvier.
Autour de cette date, il nous appartient dès à présent d’ancrer la mobilisation dans l'Éducation afin d’élargir la grève et de poser les bases de sa reconduction. Le 31 janvier, il sera plus que temps d’enfoncer le clou et de passer à une étape supérieure dans la mobilisation en reconduisant le mouvement. Cela passera aussi par la nécessaire convergence avec les salarié-es des autres secteurs par l’organisation de cadres de discussion communs et la réalisation d’action collective.
Ancrer la mobilisation dans l'éducation et converger avec les autres secteurs professionnels
SUD éducation 13 appuie les initiatives proposées par l’Assemblée Générale éducation qui s’est tenue à l’issue de la manifestation dans la perspective de la grève du 31 janvier et soutiendra toutes et tous les collègues qui feront le choix de démarrer un processus de grève reconductible d'ici là.
C’est pourquoi, SUD éducation 13 appelle l’ensemble des personnels de l’éducation à multiplier les HIS et les RIS dans un cadre le plus intersyndical possible et à se rassembler par secteur géographique afin d’y organiser des Assemblées Générales, des tournées d’établissements et d’écoles, de constituer des caisses de grève pour les plus précaires, de construire des actions de convergences avec les autres secteurs professionnels dans toutes les Bouches-du-Rhône.
Toutes et tous ensemble faisons plier ce gouvernement. Imposons un autre projet de société.