Macron, son gouvernement et sa “majorité” viennent de prendre une décision d’une gravité sans précédent. En activant, une nouvelle fois, l’article 49.3 pour faire passer sans vote la réforme des retraites, c’est une attaque d’une violence inouïe qu’il porte non seulement à la population, mais à la démocratie dans son ensemble. Le combat que nous menons contre la réforme des retraites était déjà celui pour la justice sociale : depuis le 16 mars 2023, il est bien plus encore. Le pouvoir en place doit partir.
Si tant est qu’il le fut un jour, le gouvernement de Macron a fait la preuve de toute son illégitimité. L’utilisation du 49.3 est avant tout un extraordinaire aveu de faiblesse : minoritaire à l’assemblée, il est impopulaire comme jamais dans l’opinion, rejetée par les travailleuses et les travailleurs, et farouchement combattue dans la rue.
Le mépris pour la démocratie qui s’exprime ici est particulièrement dangereux. Cet autoritarisme bafoue les fondements les plus essentiels de notre pays et nous expose à des risques majeurs.
Le premier risque est immédiat : c’est celui inhérent à un gouvernement visiblement fanatisé qui impose des réformes au nom de sa doctrine libérale sans être le moins du monde capable d’écouter la population dans son expression la plus large.
Vient ensuite un risque encore plus grand, celui de la remise en cause pure est simple de la démocratie. En agissant ainsi, le gouvernement brouille les lignes entre ce qui relève d’une démocratie, parfois imparfaite, et ce qui ne l’est pas. En agissant avec autant d’autoritarisme, en humiliant ainsi la population, en tentant de briser l’expression du mouvement social, Macron prend le risque d’ouvrir grandes les portes à l’extrême-droite. Une extrême-droite qui se tient en embuscade prête à se repaître de la désespérance sociale et qui, nous ne le répéterons jamais assez, est notre pire ennemie.
Pour éviter cette catastrophe et construire un avenir meilleur, nous n’avons d’autre choix que de gagner. Le 49.3 ne signifie pas la fin de la mobilisation, bien au contraire. Les nombreuses manifestations spontanées qui ont eu lieu ces derniers jours le montrent. Notre responsabilité est immense et nous devons en prendre la mesure. Nous devons dire non, et pour imposer notre choix, chacun et chacune d’entre nous doit aller au-delà de ce dont iel se pense capable. C’est le moment de faire preuve d’une dignité et d’une solidarité inédite à la hauteur des enjeux.
Le mouvement puissant que nous avons construit se poursuit et se renforce. La grève s’est intensifiée dans de nombreux secteurs clés et nous devons poursuivre notre participation à son élan. SUD éducation 13 appelle l’ensemble des collègues du 1er et du 2nd degré à poursuivre ou à rejoindre la grève reconductible débutée il y a plusieurs semaines dans l’éducation, à organiser des Assemblées Générales d’établissements et de secteurs, à participer à l’Assemblée Générale des personnels de l’éducation en lutte.
Une grève qui doit se poursuivre également dans les lycées malgré la tenue des épreuves du Bac; dont nous demandons depuis plusieurs semaines le report au ministre de l’Éducation.
SUD éducation 13 mettra à nouveau son outil syndical, ses ressources financières et l’énergie de ses militant-es au service de la mobilisation et à la réussite du calendrier proposé par l’Assemblée Générale de l’Éducation et l’intersyndicale.
LES RENDEZ-VOUS DE LA SEMAINE :
Mardi 21 mars : Grève
- Marseille - 12h30, devant le Lycée Thiers : Conférence de presse des représentant·es syndicaux·ales des lycées de Marseille sur les épreuves de bac
- Aubagne - 12h30, devant le Lycée Joliot-Curie : Conférence des personnels du lycée sur la réforme des retraites
Mercredi 22 mars : Grève et actions
- Marseille - 11h30, Local Solidaires 13 : Action éducation
- Marseille - 14h, Vieux-Port : Action éducation
- Marseille - 18h, Fac Saint-Charles (Grand Amphi) : AG interprofessionnelle, à l'appel de l'AG éducation
Jeudi 23 mars : Journée nationale de mobilisation
- Marseille - 6h30, Parvis de la Gare Saint Charles, côté fac : Action
- Marseille - 10h30, Vieux-Port : Manifestation interprofessionnelle
- Marseille - 15h, Bourse du travail boulevard Charles Nedelec : AG éducation
Vendredi 24 mars : En grève jusqu'au retrait !
- Marseille - 14h, Préfecture : Rassemblement à l'appel de l’Intersyndicale éducation à l'occasion du CDEN