Procès de l’envahissement du lycée Victor Hugo : après la répression la criminalisation !

Suite à la comparution le 19 mars dernier devant le tribunal correctionnel de Marseille de 3 AED du lycée Victor Hugo suite à une action de mobilisation datant du 1er juin 2023, le Comité de soutien des répriméEs du Lycée Victor Hugo dont SUD éducation 13 est partie prenante a rédigé le communiqué ci-dessous en réaction.


 Trois ex-assistantEs déducation et militantEs CGT du lycée Victor Hugo ont comparu le 19 mars au tribunal correctionnel de Marseille pour avoir mené une action dans leur ancien lycée, le 1er juin 2023, aux côtés d’une trentaine de militantEs CGT, dans le cadre d’une journée nationale contre la répression anti-syndicale. Ils devaient répondre du chef d’«intrusion dans l’enceinte d’un établissement d’enseignement scolaire commise en réunion dans le but de troubler la tranquillité ou le bon ordre de l’établissement ».

“Hors-la-loi”

En l’attente du délibéré qui sera rendu le 18 avril, les réquisitions du procureur sont lourdes : des peines de prison ferme pour l’un des trois militantEs (1 an de prison, dont 6 mois fermes aménageables) et avec sursis pour les deux autres (2 mois), assorties de dommages et intérêts astronomiques pour le “préjudice moral“ et les arrêts de travail de deux des membres de l’équipe de direction. En tout et pour tout, 27 000 euros demandés par le chef d’établissement et son adjointe, ainsi que par l’agent judiciaire d’État.

C’est dire que ces trois militantEs, parfois supports de famille, qui ont déjà perdu leur poste et doivent batailler pour retrouver un emploi étant donné le “blacklistage“ dont ils ont fait l’objet, voient aujourd’hui leur avenir oblitéré par la menace d’une détention et/ou d’un casier judiciaire auxquelles s’ajouteraient des dommages et intérêts écrasants. Pour mémoire, les ex-salariés de Goodyear qui avaient en 2014 séquestré 30 heures durant deux membres de leur direction avaient en première instance été condamnés à 9 mois fermes (réduits par la suite en appel). C’est dire le niveau d’acharnement qui caractérise les réquisitions du ministère public pour une action qui a duré moins de deux heures, durant lesquelles les intéresséEs nient avoir exercé quelque acte de violence que ce soit.

Sois AED et tais-toi

Ce qu’on leur reproche ? Avoir manifesté pour dénoncer leurs non-renouvellements ou licenciement, eux-mêmes “motivés“ par des faits de militance : avoir lutté contre la précarité des statuts AED, avoir dénoncé des faits de racisme dans l’établissement, dont les propos avérés du proviseur de l’époque, qui siégeait ce 19 mars sur le banc des plaignants.

À l’heure où toute tentative de lancer l’alerte sur la brutalisation du service public déducation fait l’objet de manœuvres d’intimidation et/ou de sanctions déguisées (2 “mutations d’office dans l’intérêt du service“, un second licenciement début 2023 suivi de cinq non-reconductions en fin d’année scolaire 2023), nous condamnons l’acharnement juridique qui se joint à l’acharnement administratif pour museler l’action syndicale.

Relaxe pour nos camarades !