Communiqué | On n’est pas des dangers, on est en danger – Appels des Mineurs en lutte à Marseille

SUD éducation 13 soutient et relaie le communiqué des mineurEs isoléEs de Marseille

Communiqué des mineurs en lutte à Marseille : On n’est pas des dangers, on est en danger !

Nous n’avons pas la même histoire à l’origine mais nous traversons les mêmes galères depuis que nous sommes arrivés en France. Nous ne posons de problème à personne mais voyons chaque jour les problèmes de l’accueil en France. C’est le département qui est censé nous accueillir, l’ADAAP 13 plus précisément, ces gens-là sont payés pour nous mettre à la rue et nous refuser tous nos droits.

Pour nous refuser nos droits on nous fait une évaluation, on nous pose des questions sur nos parcours comment on est arrivés au Mali, comment en est arrivés en Lybie, en Tunisie, comment on a traversé la mer, pourquoi on n’est pas restés en Italie. L’évaluation cherche à nous piéger, elle trouve des prétextes pour nous refuser nos droits et nous jeter dehors.

On nous refuse nos droits de mineurs parce qu’on est trop respectueux, parce -qu’on parle trop bien français, parce - qu’on regarde trop ou pas assez dans les yeux, parce qu’on ne pleure pas ou parce qu’on a été obligés de travailler depuis qu’on est petits. Il y a toujours une bonne raison de nous refuser nos droits.

On s’est tous retrouvés à la rue, on s’est tous retrouvés en galère mais on s’est tous retrouvés pour se mobiliser ensemble, pacifiquement. On s’est retrouvés ensemble dans un campement d’abord aux réformés puis au lycée Thiers pour montrer notre condition : à la rue. On avait déjà des revendications : avoir un logement, pouvoir aller à l’école comme les jeunes de notre âge. On a écrit des lettres aux lycéens pour les alerter de notre situation.

Quand on a su que le pape venait à Marseille on est allés occuper l’église de Notre Dame du Mont, tous les jeunes exilés en lutte sont venus, on a parlé aux médias et expliqué nos revendications : vivre dans des bonnes conditions, avoir une prise en charge de soins médicaux, avoir le droit d’aller à l’école, de suivre une formation. Grâce à la visite du pape on a pu être logés à l’hôtel mais très vite la plupart d’entre nous est partie dans des squats. On a trouvé un abri mais ce n’est pas un logement, on ne vit pas dans de bonnes conditions, on est souvent menacés d’expulsion et beaucoup d’entre nous ne vont pas à l’école.

On continue de lutter pacifiquement pour obtenir nos droits. On a fait les manifestations contre la loi immigration qui veut nous rendre la vie encore plus difficile. On est venus à chaque fois pour revendiquer nos droits. Le 2 avril on a rejoint la manif des profs pour demander le droit d’aller à l’école. On a fait un rassemblement devant la DSDEN. L’inspection académique dit qu’elle n’est pas obligée de nous scolariser si on n’est pas reconnus mineurs. Alors le 27 avril pour les fêtes du département on est allés au J4 crier « Honte au département ! » et « Nous ne sommes pas des dangers, on est en danger ! ». On porte toujours ces mêmes slogans aujourd’hui pour le premier mai.

  • On veut avoir le droit de s’intégrer dans la société : avoir un logement, aller à l’école et apprendre un métier.
  • On demande la présomption de minorité, le droit de séjour, l’accès aux papiers.
  • On demande des soutiens pour nos luttes : venez avec nous en manifestation et en action.