Communiqué | Gaz lacrymogène dans les écoles à Marignane : faut-​il en rire ou en pleurer ?

Dans le grand n'importe quoi que représente la vie politique actuelle qui voit se multiplier les mesures les plus abracadabrantesques, le Maire de Marignane a décidé d’ajouter sa pierre à l'édifice. C’est ainsi que dans un courrier envoyé aux écoles en décembre, mais révélé ce vendredi 19 janvier, l'édile ne propose ni plus ni moins que de fournir aux personnels enseignants et aux agentES municipaux.ales des écoles de sa ville des bombes lacrymogènes pour se défendre en cas d’intrusion. 


Inutile de rappeler que les personnels d'éducation ne sont pas des agentES de police et qu'il est parfaitement interdit de détenir une arme au sein d'un établissement scolaire. Inutile de rappeler non plus qu'il n'est pas dans les missions des personnels d'éducation d'assurer la sécurisation des établissements scolaires. Inutile non plus de préciser que cette proposition n’a pour autre but que de faire le buzz sur le dos des personnels de l’éducation et des difficultés qu’iels rencontrent. Cette nouvelle sortie médiatique à des fins électoralistes du maire de Marignane ne protège non seulement pas les personnels mais plonge un peu plus la communauté éducative dans des polémiques sécuritaires aussi nauséabondes qu’inefficaces. Ce dont ont besoin les personnels d’éducation, ce sont de moyens humains. 

Si Monsieur le Maire de Marignane a vraiment à cœur de protéger les personnels d’éducation et les élèves des écoles de sa commune qu’il commence par répondre à ses obligations en se mettant en conformité avec la réglementation concernant la présence d’amiante dans les locaux dont il a la gestion. Une réglementation qui date de près de 30 ans et qui n’est toujours pas correctement appliquée dans l’une des plus grandes villes des Bouches-du-Rhône et ce malgré les nombreuses alertes faites auprès de lui par les organisations syndicales. Même s’il est certain qu’un tel travail serait moins racoleur du point de vue médiatique, il pourrait ainsi véritablement agir pour la sécurité des agentEs de l’Education Nationale et des habitantEs de sa commune face à un danger grave et bien réel.

Plutôt que de fanfaronner sur les plateaux télés, qu’il mette enfin en œuvre un plan de rénovation des écoles de sa ville qui sont dans un état catastrophique et indigne du service public d’éducation.  

Eric Le Dissès n’en est malheureusement pas à son coup d’essai. En décembre 2023, il avait choqué la communauté éducative en imposant de la viande à tous les repas dans les cantines, une mesure clairement islamophobe et discriminante.

Pour rappel, se disant éloigné des idées du Rassemblement national, celui-ci n’avait pourtant pas hésité à s’allier l’été dernier avec le député RN Allisio de la 12e circonscription des BDR pour la création d’une association commune. C’est donc presque sans surprise, que lors de sa cérémonie des vœux le 13 janvier, se faisant le parfait porte-voix des bas instincts de ses administré.es, Eric Le Dissès a réitéré en tenant des propos clairement xénophobes et racistes, aux relents coloniaux.  Il n’a ainsi pas hésité à s’attaquer aux populations algériennes et turques de sa commune et de Marseille.

Si le Préfet des Bouches-du-Rhône et les services départementaux de l’Education Nationale ont rappelé à quel point cette proposition du Maire de Marignane était incongrue, SUD éducation 13, la CGT Educ’action 13 et la FCPE 13 ont demandé à être reçu à ce sujet par la direction départementale des Bouches-du-Rhône. 

SUD éducation 13 tient à condamner les propos stigmatisants d’Eric Le Dissès, dénonce des mesures relevant de l’obsession sécuritaire et apporte son soutien