Aujourd'hui, nous sommes le 20 novembre, c'est la journée internationale des droits des enfants qui rappelle la signature de la convention internationale des droits des enfants adoptée par l'ONU le 20 novembre 1989 et ratifiée par la France en aout 1990.
En cette journée symbolique, SUD éducation 13 réaffirme que les droits des jeunes et des enfants doivent être protégés et garantis : le droit à une scolarisation sans violence et discrimination, le droit d'être protégé.es, le droit à la liberté d'information, d'expression et d'organisation, le droit au logement, le droit au soin.
Le droit d'être protégé.e de la violence, maltraitance, et de toute forme d'abus et d'exploitation
Les enfants sont exposés à la violence, maltraitance. Ces violences s'inscrivent, notamment, dans le cercle familiale mais aussi au sein de l'école. A l'instar des violences sexuelles sur les femmes et les minorités sexuelles, la majorité des enfants victimes de violence connaissent leur agresseur. Chaque année 160 000 enfants sont victimes de violences sexuelles, dont 77 % au sein de la famille (estimation CIIVISE). On estime que 3 à 5 enfants par classe sont victimes de viols, d'agressions sexuelles ou d'inceste en France. C'est un enfant toutes les 3 minutes.
Le ministère communique sur la question des violences faites aux enfants, mais n'augmente pas pour autant les moyens pour lutter contre ces violences. Tous.tes les personnels devraient être formé.es à l'accueil de la parole d'un.e enfant. Au sein de l'institution, les personnels sont tous.tes amené.es à un moment donné à accueillir la parole d'un enfant, pour autant aucune formation n'existe sur cette question, bien souvent les personnels se retrouve isolé.es, ne sachant comment faire remonter cette parole. Il est pourtant de notre devoir d'adulte de signaler toutes formes de violences subi par un enfant.
Par ailleurs, le manque de personnel social et de santé dans les établissements scolaires ne permet pas une prise en charge des enfants victimes. Il est nécessaire d'avoir un.e assistant.e de prévention, infirmière scolaire à temps plein dans chaque établissement, formé.es à l'accueil de la parole des jeunes.
Le droit d'aller à l'école dans des conditions dignes sans discrimination
Le 20 novembre, c'est aussi la journée internationale du souvenir trans.
Nous le redisons haut et fort: la transphobie tue : elle entraîne des pensées suicidaires pouvant aller jusqu’au passage à l’acte. La moitié des femmes trans font une tentative de suicide, et 85 % d’entre elles ont des pensées suicidaires régulières. Les ministères de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur et de la recherche ont une responsabilité particulière pour protéger et accompagner ces enfants et jeunes adultes et soutenir les personnels trans face aux violences patriarcales sous toutes leurs formes.
Le rapport sur les LGBTQIphobies de SOS homophobie de 2022 précise que 8 % des actes de transphobie recensés en milieu scolaire. Les établissements scolaires doivent offrir un espace sécurisant aux élèves et ne pas être un espace où la transphobie subie par les élèves au sein de leur famille persiste.
SUD éducation 13 revendique une politique ambitieuse de prévention et d’accompagnement des jeunes trans ou en questionnement quant à leur genre et leur orientation sexuelle, appuyée par la mise à disposition de véritables moyens et par l’ouverture de postes spécifiques de référent⋅es. Elle doit également lutter contre les offensives de l’extrême droite, qui s’attaque tout particulièrement aux actions d’accompagnement des élèves et étudiant⋅es trans et qui ne cesse de renforcer les violences dont iels sont les victimes.
De même, l'accès à la scolarisation est un droit fondamental. Tous.tes les élèves doivent avoir accès à une scolarisation dans des conditions dignes. Une condition indispensable pour garantir les bonnes conditions d'apprentissage et un climat scolaire propices aux apprentissages est d'avoir des conditions d'étude sereines pour les élèves. Pourtant le ministère ne cesse de réduire les moyens pour tous.tes, alloués à l'éducation.
L'accessibilité à une scolarité dans des conditions dignes ne devrait pas dépendre de critères de réussite à des évaluations, de conditions ou d'origines sociales. Or c'est bien ce qui conditionne aujourd'hui l'accès à une scolarité digne pour tous.tes.
Les politiques éducatives entretiennent un système à deux vitesses. L'école des riches d'un côté, l'école des pauvres de l'autre :
- les politiques de financement du privé,
- la réforme du choc des savoirs,
- les dernières annonces qui conditionnent l'accès à l'enseignement général à l'obtention d'un diplôme,
- et localement l'ouverture de la cité scolaire internationale (CSI) Jacques Chirac à Marseille dont l'inauguration est aujourd'hui!
Ce sont autant de mesures qui maintiennent la reproduction des violences sociales et empêchent les élèves d'accéder à un même enseignement.
Une école réellement inclusive
Nous constatons une dégradation des conditions d'accueil des enfants en situation de handicap en milieu scolaire dont le nombre d'heures en accompagnement diminue. Les conditions d'une école réellement inclusive ne sont pas remplies. L'inclusion des élèves et l'évaluation des besoins des élèves se font selon une logique de rentabilité (en mutualisant les moyens) plutôt que selon une logique d'évaluation réelle des besoins des élèves.
L'Etat ne garantit pas les même droits aux élèves en situation de handicap. Les politiques actuelles, élitistes basées sur des méthodes d'évaluation standardisation nient les besoins de différenciation, d'adaptations nécessaures à tous.tes les élèves et pénalisent encore plus ceux et celles considéréEs comme n'étant pas "dans la norme". La logique élitiste de la CSI s'inscrit aussi dans cette logique, aucun dispositif de l'école inclusive n'a été prévu dans ce cadre (ULIS ou UPE2A par exemple) ce qui illustre bien le mépris de l'institution vis à vis des élèves handicapéEs ou avec des besoins spécifiques.
Une école qui accueille les élèves dans des condition de salubrité : problématique du bâti à Marseille (situation précise de l'école Parc Bellevue)
La question du bâti scolaire ne peut pas être séparée de la question du droit à la scolarité pour tous.tes dans des conditions dignes. Ce n'est plus à démontrer, c'est aujourd'hui une question de justice sociale et de justice écologique que nous ne pouvons ignorer! Même Greenpeace France a lancé une campagne "École mal isolée = élèves en difficulté, Rénovons les écoles!" afin d'interpeller les pouvoirs publics sur cette question!
A Marseille, l'état du bâti scolaire constitue un frein à l'accueil digne des élèves et des personnels qui y travaillent, les enseignantEs, les AESH, les personnels de la mairie...
Le plan de la rénovation/construction des écoles de Marseille s'est fait sans concertation avec les équipes dans le plus grand mépris des personnels occupants les locaux.
La situation de l'école Parc Bellevue n'est qu'un exemple parmi tant d'autres de la prise en charge des travaux dans les écoles de Marseille.
La question de l'accueil des élèves dans des conditions sereines d'apprentissage est selon nous fondamentale : Empêcher l'exposition aux nuisances sonores, à l'amiante, à la poussière, la pollution de l'air, de l'eau, des sols, isoler le bâti pour maintenir des températures acceptables pour tousTeS tout au long de l'année, aussi bien en plein hiver que durant les grosses chaleurs, ne plus avoir de faux-plafonds qui s'effondrent sur les bureaux lorsqu'il pleut, ne plus avoir d'invasions de punaises de lit dans les dortoirs des maternelles, des cafards dans les couloirs...
Toutes ces réalités doivent être au cœur des politiques publiques prioritaires de la municipalité, de toutes les collectivités territoriales, mais également de l'Etat! Pourtant aujourd'hui les enseignant.es, parent.es d'élèves ne sont pas entendue.s sur cette question et c'est bien pour cela que nous sommes tousTEs mobiliséEs aujourd'hui aux côtés des familles et des personnels de l'école Parce Bellevue.
SUD éducation 13 revendique:
- Le respect des droits des enfants, de tousTEs les enfants!
- A l'école, des moyens suffisants pour accueillir et répondre aux besoins de tousTEs les élèves qu'importe leur situation scolaire, administrative, leur origine ou leur handicap.
- La création massive de postes d'AESH, de RASED, de personnels médico-sociaux, d'enseignantEs, de CPE et de personnels de vie scolaire et d'interprètes.
- La création d'un vrai statut de la FP d'éducateur.ice scolaire spécialiséE pour les AESH, de réelles augmentations de salaire et la reconnaissance d'un temps plein correspondant à 24h d'accompagnement.
- La baisse des effectifs par classe.
- Une véritable formation pour tousTEs les personnels aux pratiques pédagogiques et éducatives inclusives et à la protection de l'enfance
- Un véritable plan de rénovation et de constructions des écoles à la hauteur des enjeux sociaux et environnementaux