Du mépris des Assistant-​es d’Education – Témoignage

Trop perçus, indemnités non-versées, attestations non-fournies, SUD éducation 13 dénonce depuis longtemps le traitement administratif dont sont victimes les Assistant-es d'Education dans l'académie d'Aix-Marseille. Un traitement qui a des conséquences parfois très lourdes dans le quotidien des AED mais qui témoigne surtout du mépris avec lequel ces collègues sont traité-es. Si les AED en CDD sont employés par leurs chef-fes d'établissements respectifs, leurs paies ainsi que leur situation administrative sont en très grande partie gérées par le lycée mutualisateur Saint-Exupéry a qui le rectorat sous-traite cette mission. Mais ce service sous-doté en effectif n'a pas les moyens de fonctionner correctement ce qui entraine de nombreux dysfonctionnement. Les agente-s bien souvent contractuel-les eux/elles-mêmes y sont sous pression et sont le réceptacle des frustrations bien légitimes des Assistant-es d'Education.  Dans une éduction nationale soumis à la généralisation de la contractualisation, cette gestion de la précarité par la précarité est en train de devenir la norme. Alexandra, ancienne AED et militante à SUD éducation 13, témoigne de son expérience. 


" Il faut savoir que d'un point de vue légal, l'employeur doit tenir à la disposition des ses employéEs tous ces documents dès la fin du contrat. Sous peine d'amende et de remontrances administratives. Encore une fois Saint-Exupéry n'est pas dans les clous, joue avec la loi et nous fait payer son manque d'effectif et son mépris. Le seul moyen d'avoir ces documents et par voie postale. Je vous laisse imaginer l'angoisse en habitant Marseille. Puis impossible de les avoir autrement.
 Saviez-vous que nous n'avons qu'un simple mail pour communiquer avec elleux ? Interdiction de se rendre sur place, pas de numéro de téléphone. Souvent les mails restent lettre morte.
Ces documents (certificat de travail, reçu pour solde de tout compte, ATTESTATION EMPLOYEUR PÔLE EMPLOI), nous permettent d'effectuer notre inscription à Pôle Emploi afin d'ouvrir nos droits au chômage et bénéficier de notre Allocation de Retour à l'Emploi. Chaque jour passé sans transférer ces documents à PE est un jour de plus sans argent. J'ai vu circulé sur des groupes d'AED, nombre de témoignages de personnes en grande détresse, se demandant comment elles allaient gérer le battement entre dernier salaire perçu fin août et l'ARE qui arrivera, un jour mais on ne sait pas quand. Il faut savoir que le délai de traitement de PE peut être très important, ce qui décale encore de plusieurs semaines le temps entre le dernier salaire d'août et l'ARE.
Pour exemple, à mon dernier post d'AED, j'ai reçu mes documents fin septembre, le temps de traitement a fait que j'ai reçu mon ARE pour novembre. Soit 2 mois sans revenu.
Vous n'êtes pas sans savoir que niveau thune on est la dernière roue du carrosse. Nombre d'AED n'ont pas les ressources nécessaires de combler ne serait-ce qu'un mois sans ressource.  Petite pensée à mes collègues à mi-temps pour 700 euros par mois, puis les autres aussi en fait.
Ce pavé pour expliquer, qu'en tant que syndicat de lutte ayant de la considération pour les AED comme nous, la non-gestion de Saint-Exupéry nous concernant devrait être clairement abordée et solutionnée. Ce problème a un impact réel et matériel sur nos conditions d'existence.
Je vous mets pêle-mêle quelques situations que nous fait subir Saint-Ex afin que vous sachiez que notre précarité passe aussi par la précarité de l'instance qui nous gère et qui inexorablement amène à une encore plus grande précarité de nos conditions matérielles :
-retrait d'énormément de jours de grève (2 fois 6 jours pour ma part et pour d'autres collègues)
-envoi très tardif des attestations de salaire lors des arrêts maladie. Ce qui amène à un décalage dans la paie faite par la sécu.  CertainEs collègues en arrivent à ne plus faire d'arrêts maladie et à subir la perte sèche de salaire.
-retraits de jours de salaires en période COVID alors même que les directives du ministère précisaient que les agentEs malades, dont nous, devaient être considéréEs en ASA (j'ai personnellement perdu 200 euros, qui m'ont injustement était retiré. Le recours hiérarchique n'ayant pas fonctionné.)
Je pourrais en ajouter d'autres mais vous voyez l'idée. Nombre d'AED ne vous parleront malheureusement jamais de ces situations. À force de maltraitance et de mépris, une de plus, une de moins, ça change quoi au fond ?
Lors des tournées de bahut, un recensement des dysfonctionnements de la Cellule AED avait commencé à être répertoriés. C'est une bonne chose que de mettre des personnes et des histoires derrière problèmes.
N'hésitez pas à aller voir les AED de vos bahuts afin de répertorier ces cas et à les faire remonter aux syndicats. Iels n'iront pas forcément vers vous pour en parler mais seront contentEs d'être écoutéEs.
On ne peut plus laisser passer. "

SUD éducation 13 lance une campagne d'informations et d'actions

Parce que nous savons bien que le cas d'Alex n'est pas isolé, nous pensons qu'il est temps d'agir et de rendre visible les problématiques rencontrées par les Assistant-es d'Education afin de rétablir l'égalité de traitement et le respect auxquels tous les personnels ont droit. Cela passe par le respect des personnels administratifs qui se retrouvent elles et eux aussi dans la même situation de mépris. Faisons en sorte que chacun-e est les moyens réels d'effectuer ses missions sereinement et dans de bonnes conditions de travail.