Échos des Luttes | LP L’Estaque – Situation préoccupante de Mohamed C, élève en UPE2A au LP de l’Estaque : un jeune à la rue, on fait quoi ?

Communiqué
Situation préoccupante de Mohamed C, élève en UPE2A au lycée professionnel de l’Estaque.

Un jeune à la rue, on fait quoi ?
Nous souhaitons vous alerter sur la situation préoccupante de l’élève mineur isolé Mohamed C., inscrit en UPE2A au LP Estaque. Il est arrivé en février 2024 à Marseille, sans papier, après un long et périlleux voyage. Dirigé vers l’ADDAP 13, il a été hébergé seulement 1 semaine puis a été mis à la rue ne pouvant justifier de sa minorité. Depuis, son errance et sa précarité ne cessent de grandir. Il a rejoint un squat d’où il a été délogé pour être redirigé vers le 115 et l’hébergement d’urgence Forbin négocié avec le collectif Saint Féréol. L’association Ramina l’accompagne depuis quelques mois. Il est scolarisé depuis septembre en UPE2A. Nous avons pris conscience de sa majorité imminente le 02/01/2025 et avons enclenché une démarche auprès de notre hiérarchie pour le mettre à l’abri. L’avocate et le bénévole de Ramina ont obtenu un extrait d’acte de naissance de Guinée en novembre. Trop tard pour la demande de minorité puisque les services de la préfecture ont des délais supérieurs à 6 mois, dépassant largement la majorité de Mohamed. Devant la catastrophe
annoncée, il reprend la route pour tenter sa chance dans un autre département, le Gard puis le Var.

Rien à faire, il revient à Marseille et au lycée début décembre. Cette fois ci plus d’accès au 115 car mineur, il dort dans la rue. Il est aujourd’hui épuisé et n’est plus en mesure de suivre ses cours dans ces conditions.
Depuis septembre nous interpellons les institutions en charge des mineurs isolés avec l’aide RESF. Mais RIEN : notre chef d’établissement n’a pas trouvé de place en internat. Notre service social interpelle le 115 sans résultat, le CASNAV répond que rien n’est envisageable.
Cette zone grise administrative devient une zone rouge de mise en danger d’un mineur auquel on ne reconnaît aucun droit en dehors de sa scolarisation d’un an. Nous dénonçons un manque de volonté politique pour coordonner et assurer l’accueil des mineurs isolés à Marseille. Le conseil général, la préfecture, mais aussi le CASNAV, l’inspection académique, sont incapables de penser et d’organiser une politique digne de l’enjeu alors que les enseignants, les associations et les collectifs répondent inlassablement présents.
Mohamed incarne cette indigence portée à son paroxysme.

Nous voulons en URGENCE :
- une solution d’hébergement pérenne
- un examen en urgence de sa minorité
- un accès un contrat de professionnalisation ou d’apprentissage après son année en UPE2A
Plus globalement, la prise en considération des besoins des élèves scolarisés dans nos classes.
Crystelle Gauvillé, Coordinatrice UPE2A LP Estaque, SUD éducation 13, Emmanuelle Joshua, « Pour un lycée Solidaire » (liste d’union CGT-Education), RSF 13 Larbi Benadbdeljalil « Uni e s pour la voie pro » (liste soutenue par le SNUEP-FSU et le SE-UNSA)